RawTherapee : développement de fichiers RAW
La fois dernière, je vous ai écrit un court article pour expliquer la différence entre un fichier RAW et un fichier JPG. Maintenant, c’est au tour du logiciel pour les développer : RawTherapee.
Très brièvement, voici les raisons pour lesquelles j’utilise RawTherapee :
- C’est un logiciel libre et gratuit, qui fonctionne sous Windows (je l’ai utilisé depuis Windows 7, et il fonctionne tout aussi bien sous la dernière version de Windows 10 (Creators Update d’avril 2017).
- Il est très très complet. Je n’en utilise d’ailleurs qu’une petite partie des fonctions.
- Le développement est encore actif, ce qui permet d’avoir des corrections de bugs, et encore des améliorations et des nouvelles fonctions. Bref, tout pleins de raisons d’espérer 😀 La version 5 que j’utilise est sortie il y a quelques semaines.
- Même si l’interface peut paraître brutale, ça se prend assez rapidement en main.
Le très célèbre DarkTable n’est malheureusement pas disponible sous Windows, et je n’accroche pas pour l’instant avec Photoflow.
Voilà à quoi ressemble RT (ça ira plus vite que de dire RawTherapee) :
Tout à gauche, vous avez accès aux 3 modules principaux de RT :
- Le navigateur de fichiers, dans lequel nous arrivons par défaut au lancement de l’application
- La file d’attente dans laquelle sont stockés les fichiers en attente de traitement (je vous expliquerai ça plus tard)
- Le module de développement, qui est le cœur de l’application.
Et en bas l’accès aux préférences, et un bouton pour passer en plein écran (masque la barre en haut de l’application, et les boutons Windows pour réduire, miniaturiser et fermer l’application).
Ensuite, toujours sur la gauche, les éléments d’interface vous permettant de naviguer dans l’arborescence de vos fichiers et donc de vos photos.
En haut, une barre pour filtrer rapidement sur certains critères, accéder à la corbeille, et faire certaines opérations rapides (rotation, symétrie).
En réalité, il y a encore un panneau de réglage à droite, mais je l’ai masqué. Il vous permet de filtrer de manière plus précise l’affichage (en se basant sur les métadonnées par exemple), d’exporter rapidement vos photos, ou même de les développer.
Voilà pour une présentation très générale de la page d’accueil. La partie qui vaut le coup d’être vue dans le cadre de cet article, c’est le module de développement qui peut avoir cette tête-là :
Les panneaux latéraux ainsi que supérieur peuvent être masqués/affichés à volonté, en cliquant sur les boutons dédiés, ou grâce aux raccourcis clavier (L ou Shift+L pour celui de gauche, Ctrl+L pour celui du dessus, et Alt+L pour celui de droite).
Le panneau de gauche permet :
- De voir l’histogramme de la photo
- D’afficher les valeurs des points survolés avec la souris dans l’image
- De reprendre l’historique des modifications
- De prendre des captures pour faire des avant/après
Le panneau supérieur permet essentiellement de naviguer entre les différents fichiers, mais aussi d’afficher la zone de mise au point ou les parties sur- ou sous-exposées par exemple.
Le panneau de droite contient tous les réglages pour le développement des photos :
- Exposition : tous les réglages liés à l’exposition, la récupération des ombres et des hautes lumières, le vignettage, l’ajout d’un filtre gradué linéaire, etc…
- Détail : la gestion du bruit et de la netteté
- Couleur : tout ce qui touche aux couleurs, et donc aux noirs et blancs, la balance des couleurs, la vibrance, le virage partiel, etc…
- Ondelettes : de nombreux réglages déjà présents ailleurs, mais utilisés ici dans le cadre de la décomposition par ondelettes (wavelet). Pour faire simple, la décomposition par ondelettes permet de séparer différents niveaux de détails de l’image, et donc de travailler de manière indépendante sur chaque niveau.
- Transformations : les classiques changements de format, recadrage, rotations, corrections de déformations, etc…
- RAW : des réglages que je ne modifie jamais, et qui sont très spécifiques aux fichiers RAW (dématriçage, point blanc RAW, point noir RAW par exemple).
- Métadonnées : l’accès aux métadonnées. Je ne l’utilise quasiment pas.
Le module de développement permet :
- Soit de traiter directement la photo en cours pour générer le fichier JPG (ou TIFF)
- Soit d’envoyer le fichier dans la file d’attente. Celle-ci peut être traitée automatiquement à l’arrivée de chaque fichier, ou alors lorsqu’on en a envie.
Perso j’utilise le deuxième mode. Je prépare mes traitements pour une bonne série de photos, et ensuite je déclenche, et je peux faire autre chose en attendant. Le traitement des fichiers RAW peut demander pas mal de ressources informatiques et donc de temps, et je préfère prendre un bon moment de traitement qui me permet de faire autre chose, plutôt que d’attendre une ou deux minutes à chaque photo.
Voilà pour un aperçu très rapide. Cela fait déjà un article conséquent, et je me rend compte qu’il va falloir que j’en rédige d’autres pour expliquer le fonctionnement. Globalement, je suis très content de ce logiciel que j’ai assez rapide apprivoisé. Si au départ je trouvais que mes développements étaient moins bien que les JPG produits par l’appareil photo lui-même, ça a vite changé. Maintenant, je ne peux plus m’en passer, je développe moi-même, et je prends plaisir à montrer à ma femme que ce que j’obtiens est largement mieux que le JPG de l’appareil 😀
De temps en temps, si je modifie le répertoire en même temps que le logiciel est ouvert, il n’aime pas trop (formulé autrement, il plante sauvagement…). Si jamais cela vous arrive, il risque de planter en boucle au redémarrage de l’application. Dans ce cas, il faut dans ce cas aller dans votre « AppData\Local\Rawtherapee » et vider le répertoire de cache des images (sous-dossier « cache » puis « images »). N’ayez pas peur, vous ne supprimez rien de vos photos, c’est juste un cache de RT pour accélérer certains chargements.
Et pour terminer, l’un des points qui peut être gênant, c’est qu’il y a peu de doc en français en dehors du site officiel. Il y a juste quelques vidéos Youtube sur de vieilles version de RT, en général pour montrer un exemple de traitement rapide d’une photo sans expliquer beaucoup le fonctionnement. Sinon le reste est en anglais, et même là, il n’y a pas foule, je trouve. Des fois je me dis qu’il faudrait que je m’y mette, même si je suis loin de tout maîtriser, mais ça permettrait au moins aux gens de débuter. Et peut-être que ça en motiverait d’autre à faire des vidéos sur des sujets plus pointus… Pourquoi pas si l’été est calme…
[Edit du 13-08-2017 : J’ai craqué, et voilà une première vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=oAnpyfqAxu8]
Voilà voilà. Je ferai certainement d’ici quelques temps un article expliquant point par point comme j’utilise ce logiciel. @+ !
Michaël